Comment rompre son contrat de travail ?

Temps de lecture : 5 minutes
Paru le 13/07/2023 - Mis à jour le 23/10/2023

    Vous souhaitez quitter votre employeur mais vous ne savez pas comment faire ? Si vous ne souhaitez plus exécuter votre contrat de travail, il vous est possible d’être à l’initiative de sa fin, et ce, de différentes manières. Le contrat de travail est un contrat par lequel une personne s’engage à travailler pour le compte et sous la direction d’une autre personne, moyennant rémunération. Comme tout contrat, celui-ci peut être rompu. Comment rompre son contrat de travail ? Nos réponses.

     

    Quels sont les différents modes de rupture du contrat de travail ?

    Découvrez les différents modes de rupture d’un contrat à durée indéterminée (CDI), qu’ils soient à l’initiative du salarié ou à l’initiative de l’employeur.

    La rupture du CDI

    Voici les différents modes de rupture du CDI

    La rupture de la période d’essai

    L’employeur comme le salarié peuvent rompre la période d’essai. Cette rupture n'a ni besoin d’être motivée ni justifiée. Elle met fin au contrat de travail.

    Le salarié doit avertir son employeur de son choix de rompre la période d’essai avant son départ de l’entreprise. On parle du délai de prévenance.  

    Il est de (article L1221-26 du Code du travail)

    • 24 heures si la durée de présence du salarié est inférieure à 8 jours.
    • 48 heures si la durée de présence du salarié est supérieure ou égale à 8 jours. 

    De son côté, l’employeur qui met fin à la période d’essai de son salarié doit également respecter un délai de prévenance lorsque le contrat stipule une période d’essai d’au moins 1 semaine (article L1221-25 du Code du travail)

    • 24 heures si la durée de présence du salarié est inférieure à 8 jours.
    • 48 heures, entre 8 jours et 1 mois de présence.
    • 2 semaines après 1 mois de présence.
    • 1 mois après 3 mois de présence.

    La démission

    Faute de définition légale, les tribunaux français ont défini la démission. 

    Selon la jurisprudence, la démission est un acte unilatéral par lequel le salarié manifeste sa volonté de façon claire et non équivoque de rompre son contrat de travail.

    Vous n’avez aucune obligation d’invoquer vos motifs personnels quant à cette décision. Il conviendra simplement d’informer votre employeur de votre décision et d’exécuter votre préavis de départ. 

    Vous pouvez également demander à être dispensé de celui-ci, votre employeur restera dernier décisionnaire à ce sujet.

    Bon à savoir : depuis avril 2023, labandon de poste est assimilé à une démission. Mais il n’est pas en lui-même un motif de rupture du contrat de travail.

    Le licenciement

    Le licenciement est la rupture du CDI à l’initiative de l’employeur.

    Il peut revêtir plusieurs formes et procédures différentes en fonction du motif de licenciement.

    Citons principalement :

    • Le licenciement pour faute.
    • Le licenciement pour inaptitude liée à la maladie ou à l’accident du travail.
    • Le licenciement économique.

    Tout comme la démission, un préavis doit être respecté.

    Bon à savoir : la procédure de licenciement est strictement encadrée par la loi.

    La rupture conventionnelle

    La rupture conventionnelle est un mode de rupture du contrat de travail, d’un commun accord entre le salarié et l’entreprise. 

    Elle peut être à l’initiative de l’une ou l’autre des parties mais ne peut pas être imposée par l’une d’elles. 

    Elle résulte d’une convention signée par l’employeur et le salarié et de leur consentement mutuel.

    La résiliation judiciaire du contrat

    Le salarié peut saisir le Conseil des prud'hommes afin d'obtenir la résiliation judiciaire de son contrat de travail aux torts de l'employeur lorsque celui-ci n'exécute pas ses obligations contractuelles

    Une fois prononcée, elle produit les effets d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse.

    Cette pratique tend à disparaître au profit de la prise d’acte de la rupture.

    La prise d’acte de la rupture

    La prise d’acte permet au salarié de rompre le contrat de travail aux torts de l’employeur en cas de manquement suffisamment grave de l’employeur qui empêche la poursuite du contrat de travail.

    Il appartient aux juges du fond de vérifier si un tel manquement rend ou non impossible la poursuite du contrat.

    La force majeure

    Elle est une cause de rupture du contrat de travail qui permet à la partie qui l'invoque (l'employeur ou le salarié) de rompre immédiatement le contrat sans procédure ni indemnités

    Il appartient à celui qui l’invoque d’en apporter la preuve.

    La Cour de Cassation en donne une définition. La force majeure provient d’un élément extérieur irrésistible ayant pour effet de rendre impossible la poursuite du contrat de travail (pour un exemple, Cass.soc., 12 février 2003, n°01-40.916).

    Le départ en retraite

    Le départ à la retraite correspond à la situation du salarié quittant volontairement l’entreprise pour bénéficier du droit à une pension de retraite.

    Il met fin à son contrat de travail et aux obligations qui en découlent.

    La mise à la retraite

    L’employeur peut mettre son salarié d’office à la retraite si celui-ci atteint l’âge de 70 ans.

    Il peut également envoyer à son salarié une demande de mise à la retraite 3 mois avant ses 67 ans. 

    Dans ce cas, le salarié dispose d’1 mois pour accepter ou refuser la mise à la retraite par son employeur.

    La rupture du CDD

    La rupture d’un contrat à durée déterminée (CDD) suit ses propres règles. On parle de la rupture anticipée du CDD.

    La loi autorise la rupture anticipée d’un CDD uniquement dans certains cas :

    • La rupture amiable des parties.
    • La faute grave.
    • La force majeure.
    • L’inaptitude constatée par le médecin du travail.
    • Le salarié qui justifie d’une embauche en CDI.

     

    Qui peut être à l’initiative de la rupture d’un contrat de travail ?

    Lors de la signature du contrat de travail, l’employeur et le salarié se sont engagés l’un envers l’autre. Si l’un doit travailler, l’autre doit rémunérer cette prestation.

    Mais chaque partie peut être à l’initiative de la rupture de ce contrat.

    La rupture du contrat de travail à l’initiative du salarié

    Les collaborateurs de l’entreprise peuvent être à l’origine de plusieurs modes de rupture du contrat de travail : 

    • La rupture de la période d’essai.
    • La démission.
    • La résiliation judiciaire. 
    • La prise d’acte.
    • La force majeure.
    • Le départ en retraite.

    La rupture du contrat de travail à l’initiative de l’employeur

    L’entreprise peut elle aussi mettre fin à ses obligations contractuelles envers l’un de ses salariés : 

    • La rupture de la période d’essai.
    • Le licenciement.
    • La résiliation judiciaire (uniquement dans certains cas très limités).
    • La force majeure.
    • La mise à la retraite. 

    La rupture du contrat de travail d’un commun accord

    D’un commun accord, les 2 parties au contrat de travail peuvent décider d’y mettre fin : 

    • La rupture conventionnelle dans le cadre d’un CDI.
    • La rupture amiable dans le cadre d’un CDD.

     

    Tous les contrats de travail peuvent-ils être rompus ?

    Par définition, tous les contrats peuvent être rompus, selon des procédures différentes en fonction de la nature du contrat.

    La rupture du contrat de travail à durée indéterminée (CDI)

    Voici les modes de rupture du CDI : 

    • La rupture période d’essai.
    • La démission.
    • Le licenciement.
    • La rupture conventionnelle.
    • La résiliation judiciaire.
    • La prise d’acte.
    • La force majeure.
    Le départ ou la mise à la retraite.

    La rupture du contrat de travail à durée déterminée (CDD)

    Voici les modes de rupture du CDD : 

    • La rupture pendant la période d’essai.
    • La rupture amiable des parties.
    • La faute grave.
    • La force majeure.
    • L’inaptitude constatée par le médecin du travail.
    • Si le salarié justifie d’une embauche en CDI.

    La rupture du contrat d’intérim

    Voici les modes de rupture en intérim :

    • La rupture pendant la période d’essai.
    • La rupture amiable des parties.
    • La faute grave.
    • La force majeure.
    • L’inaptitude constatée par le médecin du travail.
    • Si le salarié justifie d’une embauche en CDI.

    Découvrez les nombreux avantages de l’intérim.

    Tableau récapitulatif des modes de rupture du contrat de travail

    Voici un tableau présentant les différentes façons de mettre fin à la relation contractuelle, selon le type de contrat de travail. Mais aussi selon la partie à son initiative, l’employeur ou le salarié.

     

    CDI

    CDD

    Intérim

    Initiative de l’employeur

    • La rupture de période d’essai
    • Le licenciement
    • La résiliation judiciaire (rare)
    • La force majeure
    • La mise à la retraite
    • Rupture pendant la période d’essai
    • Faute grave
    • Force majeure
    • Rupture pendant la période d’essai
    • Faute grave
    • Force majeure

    Initiative du salarié

    • La rupture de période d’essai
    • La démission
    • La résiliation judiciaire
    • La prise d’acte
    • La force majeure
    • Le départ à la retraite
    • Rupture pendant la période d’essai
    • Force majeure
    • Faute grave (résiliation judiciaire)
    • Embauche en CDI
    • Rupture pendant la période d’essai
    • Force majeure
    • Faute grave (résiliation judiciaire)
    • Embauche en CDI

    D’un commun accord

    Rupture conventionnelle

    Rupture amiable

    Rupture amiable

     

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